À Monte-Carlo, Maxim de Winter (Laurence Olivier), veuf richissime et séduisant, croise le chemin d'une jeune domestique (Joan Fontaine) qu'il ne tarde pas à séduire. Ils se marient et retournent vivre dans le manoir de Manderley, demeure familiale au sud de l'Angleterre. Très rapidement, la nouvelle Mrs. de Winter se confronte aux domestiques qui ne semblent guère l'apprécier, habitués à servir Rebecca, la première épouse de Mr. de Winter, décédée un an plus tôt dans un accident. Son souvenir semble hanter le château...
© Selznick International Pictures / DR
En 1939, Alfred Hitchcock quitte l’Angleterre pour Hollywood sur les conseils du producteur David O. Selznick, qui lui propose de réaliser un film sur le Titanic. Mais ayant acheté les droits de Rebecca, best-seller de Daphné du Maurier, Selznick demande au cinéaste de se concentrer sur ce projet. C’est donc furieux que Hitchcock se lance dans la réalisation.
Si ce film est son premier aux États-Unis, le récit originel ainsi que les interprètes sont britanniques. Imposée par David O. Selznick, Joan Fontaine est la seule actrice américaine du film et se sent très vite isolée. C’est exactement ce que souhaite le cinéaste, qui lui fait croire que l’équipe entière la déteste, afin d’accentuer la solitude de son personnage et la menace qui semble peser sur lui.
Film gothique, empli de mystère et d’inquiétude, Rebecca repose sur la question de l’identité et sur l’impossibilité pour Mrs. de Winter de se construire et de s’épanouir. Ainsi l’héroïne de Rebecca n’a même pas de nom, elle est écrasée par la défunte dont le prénom donne son titre au film. Le sentiment d’oppression devient de plus en plus fort, uniquement par l’évocation de l’ancienne maîtresse de maison, qu’on ne voit jamais.
« Rebecca devient son film, et sa créature. [Alfred Hitchcock] s'approprie à merveille l'univers angoissant et parafantastique de Daphné du Maurier. Quant à l'idée d'une femme vivant dans l'ombre d'une autre, décédée, il en fait un ressort nécrophile qui animera ses plus grands films, à commencer par Vertigo. Rebecca est le champ de bataille sur lequel Hitchcock gagne ses galons hollywoodiens. Et en substance, l'un des plus impressionnants exercices de cinéma jamais résolus par un metteur en scène ». (Samuel Blumenfeld, M Le magazine du Monde, 6 janvier 2018)
En 1941, Rebecca reçoit l’Oscar du meilleur film, ainsi que celui de la photographie. Il inspirera de nombreuses œuvres, notamment Phantom Thread de Paul Thomas Anderson (2017).
Rebecca
États-Unis, 1940, 2h10, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Alfred Hitchcock
Scénario Philip MacDonald, Michael Hogan, Robert E. Sherwood, Joan Harrison, d’après le roman éponyme de Daphné du Maurier
Photo George Barnes
Musique Franz Waxman ; J.L. Molloy
Montage Hal C. Kern, James E. Newcom
Décors Howard Bristol, Joseph B. Platt
Costumes Irene
Production David O. Selznick, Selznick International Pictures
Distributeur Ciné Sorbonne
Interprètes Laurence Olivier (George Maximillian dit "Maxim de Winter"), Joan Fontaine (Mrs. de Winter), George Sanders (Jack Favell), Judith Anderson (Mrs. Danvers), Nigel Bruce (le major Giles Lacy), C. Aubrey Smith (le colonel Julyan), Reginald Denny (Frank Crawley), Gladys Cooper (Beatrice Lacy), Florence Bates (Mrs. van Hopper), Leo G. Carroll (le docteur Baker), Alfred Hitchcock (l'homme près de la cabine téléphonique)
Sortie aux États-Unis 12 avril 1940
Sortie en France 22 mai 1947
Distributeur Ciné Sorbonne
Restauration 4K par Disney Digital Studio Services et restauration additionnelle par Criterion.
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