Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl

Cultes U.S.

Pour le capitaine Jack Sparrow (Johnny Depp), les eaux des Caraïbes sont un vaste univers d'aventures. Mais sa vie bascule lorsque son ennemi, le perfide capitaine Barbossa (Geoffrey Rush), lui vole son bateau, le Black Pearl, puis attaque la ville de Port Royal, enlevant au passage la fille du gouverneur, Elizabeth Swann (Keira Knightley). L'ami d'enfance de cette dernière, Will Turner (Orlando Bloom), se joint alors à Jack pour lui porter secours, ignorant qu'une malédiction frappe Barbossa et ses pirates.

"Pirates des Caraïbes" est à l’origine une des attractions les plus célèbres des parcs Disney avant d’inspirer la franchise, composée aujourd’hui de cinq longs métrages, sortis entre 2003 et 2017. Ce phénomène est peu commun : habituellement, ce sont les attractions qui s’inspirent de l’univers des films Disney, et non le contraire.

Le premier volet de cette saga, signé par les scénaristes de Shrek (2001), Ted Elliott et Terry Rossio, redonne vie aux personnages de pirates dans un film d’aventures à l’humour décapant, où trésors, vaisseaux fantômes, sabres et bouteilles de rhum ont la part belle.

Pour incarner le capitaine Jack Sparrow, pirate pittoresque et extravagant, le réalisateur Gore Verbinski fait appel à Johnny Depp.S’inspirant de Keith Richards, l’acteur fait de son personnage une véritable rock star, presque constamment saoule : chevelure perlée, yeux maquillés, croix tatouée sur le visage, gestuelle et démarche impayables… Mais l’interprétation truculente et burlesque de Depp n’est pas du goût des producteurs exécutifs qui alertent Dick Cook, le président de Walt Disney Studios, déclarant que Jack Sparrow est tout, sauf un personnage familial. Pour autant, contre l’avis de tous, Cook décide de faire confiance à Johnny Depp et le film rencontre un immense succès public. 

« Pour apprécier pareille bâfre filmique, il faut aimer la vie, la furieusement aimer. En mêlant deux genres épicés (le film de pirates et le film d'horreur) à un genre sirupeux (la romance sentimentale), Pirates des Caraïbes : La Malédiction du Black Pearl est un cocktail déjanté qui enivre aussi délicieusement que lorsque, gosse, on filait sous la table finir les verres de mousseux des banquets de mariage. Si j'avais une ville à moi, j'en baptiserais deux avenues du nom des scénaristes, Ted Elliott et Terry Rossio, et j'y collerais au milieu une statue de Jack Sparrow, alias Johnny Depp, la star du film, qui en fait tellement trop que de Funès, à côté, est un monstre de retenue. » (Didier Decoin, Le Nouvel Observateur, 4 septembre 2003)