Billetterie

Paris, Texas

de Wim Wenders , République fédérale d’Allemagne, France , 1984

Prix Lumière : Wim Wenders

Un homme surgit de nulle part dans le désert texan. Il s’appelle Travis (Harry Dean Stanton). Mutique et amnésique, disparu depuis quatre ans, il est pris en charge par son frère Walt (Dean Stockwell) qui le ramène chez lui à Los Angeles, où il vit avec sa femme Anne (Aurore Clément) et Hunter (Hunter Carson), le fils que Travis a eu avec Jane (Nastassja Kinski), sa jeune épouse, elle aussi disparue.

 Paris Texas Ph 56 Wim Wenders Stiftung 4
© Wim Wenders Stiftung

Le désert, un faucon, Harry Dean Stanton et sa casquette rouge, hors d’âge. S’il est des images profondément ancrées dans l’imaginaire cinéphile, les trois plans d’ouverture de Paris, Texas en font partie. Celle de Nastassja Kinski dans un pull mohair a aussi imprégné définitivement nombre de rétines. Palme d’or en 1984 et large succès public, Paris, Texas assied son auteur parmi les plus grands cinéastes contemporains.

Alors qu’il travaille sur Hammett, Wim Wenders rencontre Sam Shepard à qui il souhaite donner un rôle. Les deux hommes se lient d’amitié. Le comédien, également dramaturge et écrivain, fait lire à Wenders le manuscrit de Motel Chronicles : « Quelque chose m’avait beaucoup impressionné dans Motel Chronicles, c’est la simplicité de ces phrases toujours courtes, sans aucun mot superflu. Ce n’était même pas poétique, c’était dur, sec, tout à fait unique. Ce sont les phrases les plus normales, dans le langage actuel américain, mais personne ne parle comme ça. » (Positif n°283, septembre 1984) Le cinéaste désire adapter le livre, mais c’est un autre projet qui voit le jour, basé sur une image du recueil : un homme quitte la route et se met en marche, directement dans le désert. S’ouvre alors une période d’échange et d’écriture entre les deux hommes.

Paris, Texas marque un tournant. Road-movie monumental, il est le dernier opus, le film-somme, du cycle américain sur l’incommunicabilité, la recherche d’identité. Si l’imaginaire américain, constitué de highways, de paysages minéraux et de motels à néons est bien présent, apparaît ici un frémissement de changement. C’est la première fois qu’un personnage de femme, celui de Jane, campée tout en retenue par Nastassja Kinski, prend autant d’ampleur, que l’histoire d’amour tourmentée d’un couple irrigue tout un film. Doucement, au son des slides de guitare de Ry Cooder, les protagonistes réapprennent à vivre les uns avec les autres, s’apprivoisent, et particulièrement Travis, qui se reconnecte au monde extérieur et à son fils Hunter. Wenders choisit de nouveau de tourner dans l’ordre chronologique, afin de laisser à ses personnages-interprètes le temps d’évoluer. Pour autant, si la fatalité semble s’éloigner et la communication se rétablir, Jane et Travis ne se toucheront jamais, ne se regarderont jamais dans les yeux. « Ce n’est pas assez de rassembler les morceaux brisés de son passé ; ce qu’il doit réussir à faire, c’est rassembler les morceaux brisés en lui-même. » (Sam Shepard)

« Ce film exempt de tout bavardage affirme paradoxalement une confiance, sinon dans les mots, du moins dans le désir qui les fait prononcer et si la phrase de Jane : “Chaque homme que j’entendais avait ta voix”, si cette phrase est bouleversante, c’est bien que cette fois, c’est la voix de Travis qu’elle a reconnue, parce qu’il est résolu à parler. Son effacement, au finale, est inévitable, on ne peut imaginer de happy end à Paris, Texas, il n’empêche que cette fin-là, cette phrase où s’accomplit la vraie rencontre de deux êtres, est l’une des plus belles, non des plus optimistes, la question n’est pas là, mais des plus positives que j’aie entendues. » (Emmanuel Carrère, Positif n°283, septembre 1984)

Paris, Texas
République fédérale d’Allemagne, France, 1984, 2h28, couleurs, format 1.66

Réalisation Wim Wenders
Assistante réalisation Claire Denis
Scénario Sam Shepard, avec la collaboration de L.M. Kit Carson
Photo Robby Müller
Musique Ry Cooder
Montage Peter Przygodda
Direction artistique Kate Altman
Costumes Birgitta Bjerke
Production Wim Wenders, Chris Sievernich, Road Movies Filmproduktion, Argos Films, Pro-ject Filmproduktion im Filmverlag der Autoren en association avec WDR

Interprètes
Harry Dean Stanton (Travis), Nastassja Kinski (Jane), Dean Stockwell (Walt), Aurore Clément (Anne), Hunter Carson (Hunter), Bernhard Wicki   (le docteur Ulmer), Sam Berry (le pompiste)

Présentation au Festival de Cannes 19 mai 1984
Sortie en France 19 septembre 1984
Sortie en République fédérale d’Allemagne 11 janvier 1985

Distributeur Tamasa
Restauration 2K par Argos Films avec le soutien du CNC et sous la supervision de Wim Wenders.

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 15 20h45   - UGC Confluence
En présence de Philippine Leroy-Beaulieu
Icone Billet 17ACHAT lu 16 20h - Mions
En présence de Christian Carion
Icone Billet 17ACHAT me 18 10h45 - Pathé Bellecour
Icone Billet 17ACHAT je 19 17h15 - Institut Lumière (Hangar)
En présence de Wim Wenderset Aurore Clément
Icone Billet 17ACHAT di 22 16h45 - Comœdia

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