Mad Max : Fury Road

Cultes U.S.

Hanté par son passé, Max Rockatansky (Tom Hardy), dit "Mad Max",pense que la meilleure manière de survivre est de suivre sa route en solitaire. Mais il croise une bande de réfugiés qui sillonnent le pays dans un camion transformé en véhicule de combat, conduit par l’impératrice Furiosa (Charlize Theron). À leurs trousses, les troupes du chef de guerre Joe Moore (Hugh Keays-Byrne), dit "Immortan Joe",tentent de récupérer ce qu’ils lui ont volé, en leur livrant une lutte sans merci.

« Le premier Mad Max était un petit groupe de rockers dans un garage, celui-ci est un opéra rock grandiloquent. » (George Miller, Le Figaro, 13 janvier 2018) Quatrième volet de la saga de science-fiction Mad Max, Fury Road marque le grand retour à l’écran du mythique Max Rockatansky, trente ans après Au-delà du dôme du tonnerre (1985). Dans ce western post-apocalyptique, Mel Gibson, trop âgé désormais, passe le flambeau à Tom Hardy, qui grognera dans sa muselière durant une grande partie du film, presque absent. Car c’est bien l’impératrice Furiosa la véritable héroïne de ce nouvel opus, où l’eau est le nouveau pétrole et où les femmes se lèvent contre leurs oppresseurs, ici "Immortan Joe" et ses soldats.

Prenant l’unique forme d’une furieuse course-poursuite dans le désert, Fury Road est d’une intensité à la limite du soutenable. Œuvre dantesque et punk, saturée d’engins, de feu et de fumée, elle sera couronnée d’une trentaine de prix, dont six Oscars et quatre BAFA, saluant notamment le travail des décorateurs, costumiers et maquilleurs.

 « Les trois premiers Mad Max inauguraient en trombe l'écriture spectaculaire des années 80 : frénésie du montage, surdécoupage publicitaire à tout-va. Avec ce superbe plan-séquence liminaire, et son saurien de synthèse, Miller projette Mad Max non seulement dans un monde d'après l'apocalypse et l'épuisement énergétique, mais aussi dans un cinéma d'après l'irruption du virtuel dans le film d'action, où tout peut se produire dans le plan et périme le montage-hachoir. Par la suite néanmoins, Miller retrouve par endroits son génie de la syncope, de la fulgurance visuelle en quelques secondes, mais cette fois à l'intérieur même des plans, par une technique permettant de saccader tous les mouvements. De façon plus large, le film impressionne par son hyper contemporanéité. Il recycle tous les fétiches de la première trilogie […], puis les refond dans une forme totalement synchrone avec les codes visuels contemporains […] et, en même temps, préserve quelque chose d'intensément personnel dans l'expression : une sauvagerie provocante […], une extravagance criarde et frondeuse. » (Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles, 13 mai 2015)