Monsieur Quantin (Fernandel) et sa femme Isabelle (Lilli Palmer), un couple de paysans, vivent dans un petit village du Jura. Leur fille, Marie-Louise, habite Lyon et travaille dans un salon de coiffure. Le père décide d'aller lui rendre visite : il entreprend un long voyage qui prend très vite l'allure d'une quête : malgré ses efforts, le père ne parvient pas à retrouver sa fille...
Seconde adaptation d’un roman de Bernard Clavel par Denys de La Patellière, Le Voyage du père est produit par la société Gafer, créée deux ans plus tôt et dirigée par les associés Jean Gabin et Fernandel, qui voient en ce film un nouveau succès commercial prévisible après Le Tonnerre de Dieu (1965) et Du rififi à Paname (1966).
Fernandel se voit confier un rôle purement dramatique, à l’opposé de son registre habituel. « J’incarne un fermier désespéré parce que sa fille a mal tourné. Le rôle m’a tellement touché que je n’ai pas pu le refuser. Je crois que depuis Meurtres, en 1950, je n’ai pas eu à défendre un rôle aussi poignant. […] Avec Le Voyage du père, je retrouve un climat aussi angoissant, aussi tendu… » (Fernandel, Unifrance Films, 1er mai 1966).
Destiné à être un triomphe, le film ne convainc pourtant pas. On le trouve trop proche du Tonnerre de Dieu ― l’équipe est sensiblement identique dans les deux œuvres ―, l’intrigue est considérée trop légère pour un long métrage et le langage cru de Lilli Palmer dans le rôle de la mégère campagnarde scandalise la critique. Mais si le film est qualifié de trivial, voire grossier, Fernandel crée l’unanimité : on salue son rôle à contre-emploi, à l’origine prévu pour Gabin, plus habitué au drame. Bouleversant en Monsieur Quantin, portant l’étendard du désespoir, l’acteur arpente les rues de Lyon à la recherche de sa fille, devenue prostituée. « Il en faut du talent à Fernandel pour interpréter le personnage du père désillusionné, ravagé de chagrin, sans prêter à sourire ! Mais du talent, il en a ! Le film ne touche guère. Les expressions dramatiques de Fernandel émeuvent. Exploit qu’en l’occurrence on aurait pu croire impossible. » (Louis Chauvet, Le Figaro, 20 septembre 1966)
Le Voyage du père
France, République fédérale d’Allemagne, 1966, 1h25, couleurs, format 2.35
Réalisation Denys de La Patellière
Scénario Denys de La Patellière, Pascal Jardin, d’après le roman éponyme de Bernard Clavel
Dialogues Pascal Jardin
Photo Jean Tournier
Musique Georges Garvarentz
Montage Claude Durand
Décors Paul-Louis Boutié
Production Ettore Fecchi, Maurice Jacquin, Georges Liron, Gafer, Les Films Copernic, Metropolis Films
Interprètes Fernandel (Monsieur Quantin), Laurent Terzieff (Frédéric), Lilli Palmer (Isabelle), Madeleine Robinson (la maquerelle), Michel Auclair (l'ami de Marie-Louise), Philippe Noiret (le voyageur rouspéteur), Étienne Bierry (le patron de "La Patrie"), Rosy Varte (la patronne de "La Patrie"), Dominique Page (la voisine de Marie-Louise), Jacqueline Jefford (la concierge), François Darbon (le brigadier)
Sortie en France 16 septembre 1966
Distributeur Gaumont
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