Dernier long métrage du réalisateur helvéto-autrichien Leopold Lindtberg, qui se tournera ensuite vers la télévision, Le Village près du ciel est une œuvre humaniste et pacifiste, adaptée du roman Sie fanden eine Heimat de David Wechsler. Pour porter un message de paix entre les nations, le cinéaste emploie des interprètes venant d’une dizaine de pays (Suisse, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne, Pologne…) et qui parleront chacun leur langue.
Lauréat de l’Ours de Bronze à la Berlinale en 1953, le film divise la critique. Si chacun est d’accord sur le message de paix promu par Le Village près du ciel, certains reprochent au cinéaste de frôler la niaiserie. Ainsi, Véra Volmane dans Aux écoutes – hebdomadaire d’extrême-droite – : « Malheureusement, Lindtberg n'a pas hésité à utiliser des procédés infaillibles pour faire pleurer les spectateurs sensibles, et cette complaisance dans la sentimentalité gêne : on eût souhaité plus de sobriété et un peu moins de politique. Le thème, en soi, est un réquisitoire. Il n'a nul besoin de fleurs de rhétorique pelliculaire pour emporter notre adhésion. Ainsi présentée, l'histoire perd de sa pureté et frise le prêchi-prêcha doctrinal. Cela dit, les qualités intrinsèques demeurent : l'image est belle, et les petits interprètes étonnants de naturel. » (16 juillet 1954)
La sortie du film coïncide avec une des phases les plus brûlantes de la Guerre froide : les ouvriers de RDA se soulèvent, Staline vient de mourir et le maccarthysme gangrène les États-Unis. Le message humaniste du Village près du ciel peine à convaincre le public. « Le but est noble. Si vains que paraissent les efforts de ces pacifistes, rêvant d'un univers délivré de la guerre parce que “tous les enfants du monde se donneraient la main”, ils ne sauraient mériter que le respect. » (L’Express, 24 juillet 1954)
Formellement très soigné, le film ne fait pas autant sensation que La Dernière Chance, réalisé en 1945 et couronné par le Grand Prix du Festival de Cannes, précurseur de la Palme d’or, en 1946.
Le Village près du ciel (The Village)
Suisse, Royaume-Uni, 1953, 1h33, noir et blanc, format 1.37
Réalisation Leopold Lindtberg
Scénario Leopold Lindtberg, Kurt Früh,Elizabeth Montagu, Peter Viertel, David Wechsler, d’après le roman Sie fanden eine Heimat de David Wechsler
Photo Emil Berna
Musique Robert Blum
Montage Gordon Hales
Direction artistique Ivan King
Costumes Charles Bardet
Production Lazar Wechsler,Kenneth L. Maidment, Praesens-Film, Rosslyn Productions
Interprètes John Justin (Alan Manning), Eva Dahlbeck (Wanda Piwonska), Sigfrit Steiner (Heinrich Meili), Mary Hinton (Mademoiselle Worthington), Wojciech Wojtecki (le docteur Stefan Zielinski), Guido Lorraine (Monsieur Karginski), Maurice Régamey (Monsieur Faure), Krystina Bragiel (Anja), Roland Catalano (Signore Belatti), Voytek Dolinski (Andrzej), Trevor Hill (Michael)
Présentation au Festival de Cannes 25 avril 1953
Présentation à la Berlinale 20 juin 1953
Distributeur Cinémathèque Suisse
Restauration 4K par la Cinémathèque suisse avec la collaboration de la SRF et le soutien de Memoriav, aux laboratoires Cinegrell et Tonstudio Z.
Film ayant reçu le label
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