Léandre (Jean Gabin), vétérinaire misanthrope et alcoolique, recueille Simone (Michèle Mercier), une jeune prostituée qu'il défend contre Marcel (Robert Hossein), son protecteur. Sa femme, Marie (Lilli Palmer), qui n'a pu lui donner d'enfant, accepte cette incartade. Simone se plaît à la ferme, s'entend bien avec Marie et fait en sorte de rapprocher les époux.
Après Les Grandes Familles et Rue des Prairies, Le Tonnerre de Dieu marque la troisième collaboration entre Denys de La Patellière et Jean Gabin. Et c’est ce dernier qui choisit le roman Qui m’emporte de Bernard Clavel, que le cinéaste adaptera avec Pascal Jardin. Le personnage de Léandre Brassac lui offre une prestation haute en couleurs, qui lui permet de jouer sur toute une palette d’émotions. « Offrir à ce comédien un personnage en demi-teintes, décevrait le public. Quand on va voir la Callas ce n’est pas pour l’entendre fredonner. Quand Gabin est la vedette d’un film, on attend une performance, un rôle de monstre, tel que celui du Tonnerre de Dieu » reconnaît La Patellière (Combat, 25 mai 1965). Et cette performance ne décevra ni la critique, qui couvre d’éloges l’acteur, ni le public, qui se pressera dans les salles, permettant au film de battre des records dès sa première semaine d’exploitation, avec près de quatre-vingt mille entrées.
Le Tonnerre de Dieu marque le grand retour du réalisateur au sommet du box-office après quelques piétinements, comme Pourquoi Paris ? (1962), Tempo di Roma (1963) et La Fabuleuse Aventure de Marco Polo (1965), superproduction en costumes coréalisée par Noël Howard, échec commercial mérité.
« Tout est dans le ton, dans le détail, dans un dosage d’orfèvre qui fait que tout tombe à sa place. Virtuosité, bien sûr. Denys de La Patellière […] est un homme qui connaît bien son métier, qui a de la patte, et qui cerne son sujet d’un trait sans bavure. […] Il y a dans ce film quelque chose de chaleureux, de souvent truculent, une odeur d’herbe, de l’air… Mais rien de grossier ni de banal, la ferme est un château et si Gabin aime bien avoir l’air d’un paysan, s’il en a la verdeur, il est aussi, surtout, un grand bonhomme. […] N'oublions jamais qu'une valeur sûre est celle qui se valorise en même temps qu'elle enrichit ceux qui lui font confiance. Il trouve brusquement dans ce rôle de monstre sacré un nerf sensible, un élan de cœur et... mais oui, une pureté tendre [...]. » (Cinémonde, 7 septembre 1965)
Le Tonnerre de Dieu
France, Italie, République fédérale d’Allemagne, 1965, 1h30, noir et blanc, format 2.35
Réalisation Denys de La Patellière
Scénario Denys de La Patellière, Pascal Jardin, d’après le roman Qui m’emporte de Bernard Clavel
Dialogues Pascal Jardin
Photo Walter Wottitz
Musique Georges Garvarentz
Montage Claude Durand
Décors Robert Clavel
Costumes Jacques Fonteray
Production Maurice Jacquin, Les Films Copernic, Gloria-Film GmbH, Fida Cinematografica
Interprètes Jean Gabin (Léandre Brassac), Michèle Mercier (Simone Leboucher), Lilli Palmer (Marie Brassac), Robert Hossein (Marcel, le barbillon), Georges Géret (Roger, le voisin), Paul Frankeur (Maurice, le brigadier), Ellen Schwiers (Françoise, la sœur de Roger), Nino Vingelli (le patron du café), Louis Arbessier (Bricard, le ministre), Daniel Ceccaldi (le prêtre)
Sortie en France 8 septembre 1965
Sortie en République fédérale d’Allemagne 12 novembre 1965
Sortie en Italie 1965
Distributeur Studiocanal
Restauration par Studiocanal en exclusivité pour le festival.
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