Le Pot d’un million de ryôs

Les invités du festival / Yamanaka par Rintaro  / Label Lumière Classics 2023

Un homme se débarrasse d'un vieux pot dont il a hérité, mais découvre ensuite qu'il contenait une carte au trésor révélant où est caché un million de ryôs. Il se lance alors dans une course effrénée pour le récupérer.

Réalisateur et scénariste japonais, Sadao Yamanaka naît en 1909 à Kyoto.  À 18 ans, il est embauché comme scénariste et assistant-réalisateur par la société de production de Shozo Makino, grâce à un essai sur l’industrie du cinéma japonais, rédigé alors qu’il était encore collégien. En 1932, il rejoint la société de Kanjuro Arashi, qui lui permettra de réaliser son premier film : Genta d'Iso : Le Sabre de chevet ; suivront cinq autres longs métrages la même année, et encore dix-huit avant sa disparition en 1938.

Avec Le Pot d’un million de ryôs, le cinéaste signe une version comique du film de samouraï traditionnel, genre habituellement très sombre. Sazen Tange, le héros du récit, a déjà été de nombreuses fois porté à l’écran dans les films de Daisuke Ito, dans lesquels il est un personnage charismatique, révolté et plein de vigueur. Ici, Yamanaka lui a préféré une version plus paresseuse : Sazen Tange est attentionné envers ses enfants et laisse gagner son adversaire afin que ce dernier ne perde pas la face.

Souhaitant actualiser le genre, le réalisateur insère dans son film des éléments modernes, traitant ainsi de sujets de société contemporains sur fond de fable passéiste.

« Dans Le Cinéma japonais, Donald Richie mentionne que les jidai geki (films historiques) de Sadao Yamanaka sont communément considérés comme les plus remarquables de leur temps. Yamanaka est indéniablement un des cinéastes les plus éminents de l'âge d'or du cinéma japonais des années 30. Mansaku Itami et lui ont radicalement modernisé le jidai geki de cette époque. Bien que seulement trois des vingt-quatre films que Yamanaka a réalisés ou coréalisés aient échappé aux destructions de la guerre, il a laissé une marque indéniable sur le cinéma japonais de l'avant et de l'après-guerre. Considéré comme "le père du film humaniste japonais", il a apporté des éléments narratifs et stylistiques qui continuent à résonner dans le cinéma nippon contemporain. » (Andrea Grunert, Jeune Cinéma n°420-421, mars 2023)