Un matin, dans la jungle de l’Inde, Bagheera, la panthère noire, fait une étrange découverte : un enfant abandonné auprès des débris d’un canoë. Elle emporte le petit homme et le confie à une famille de loups qui s’engagent à l’élever comme un louveteau. On l’appellera Mowgli. Dix années ont passé, et voilà Shere Khan, le tigre qui hait les hommes, qui apparaît sur le territoire des loups.
Trois ans et demi de travail, 300 artistes, 70 animateurs, 800 000 crayons, 322 000 dessins… Autant de chiffres donnés par le dossier de presse français de 1968 pour décrire l’ampleur de la nouvelle production de la maison Disney. Le Livre de la jungle a valeur historique, puisqu’il s’agit du dernier film supervisé par Walt Disney lui-même avant son décès en décembre 1966, quelques mois avant la sortie du film sur les écrans américains.
Adapté des différentes nouvelles consacrées au personnage de Mowgli par Rudyard Kipling, célèbre auteur britannique né en Inde, Le Livre de la jungle s’inscrit dans la tradition artisanale du studio. Le New York Times le rapprochera ainsi de Dumbo (1941). Lorsque le Maître confie l’écriture du scénario à Larry Clemmons, il lui demande – tout en lui confiant un exemplaire – de ne pas lire le matériau original ! Il veut développer des scènes distrayantes, puis, dans un second temps, un début, un récit, une fin. Certains reprocheront le manque de fidélité du film au texte de Kipling, mais ici le spectacle est ailleurs.
Le Livre de la jungle est un immense succès. Énergique, exubérant, il assure le divertissement avec brio, mettant en scène, dans de riches décors inspirés des toiles du douanier Rousseau, des personnages gais et légers dans des scènes devenues classiques. La psychologie des personnages est travaillée dans le détail : si Bagheera prend le rôle de tutrice, raisonnable et droite, l’ours Baloo en est son contrepied, insouciant et fantaisiste. Les personnages empruntent aussi aux artistes qui leur prêteront leur voix, à travers un casting de doublage de haut vol (pour la VO, Phil Harris, George Sanders, Louis Prima…), qui participera largement au succès du film.
« Walt Disney est mort. Mais son dernier film nous montre, une fois de plus, que tant qu’il y aura du cinéma, Walt Disney vivra. Cette œuvre – celle aussi de ses centaines de collaborateurs – c’est le plus joli spectacle des fêtes de fin d’année qu’on puisse offrir aux enfants et aux grandes personnes. C’est charmant, ravissant, drôle, gentil, amusant, tendre et joyeux, frais et cocasse, avec une pointe de sensiblerie, mais qui nous décrasse de tant de cynisme, de prétention, de violences dont nos écrans sont envahis. Walt Disney, qui avait refusé, une fois pour toutes, le dessin dit moderne, résiste ainsi à toutes les modes, ne vieillit pas et garde le charme de son style. […] Encore merci, Walt. Vous avez le bonjour de ceux qui vous sont reconnaissants. Et préparez-nous, là-haut, le Paradisney. » (Michel Duran, Le Canard enchaîné, 25 décembre 1968)
Le Livre de la jungle (The Jungle Book)
États-Unis, 1967, 1h18, en VF, couleurs (Technicolor), format 1.37
Réalisation Wolfgang Reitherman
Scénario Larry Clemmons, Ralph Wright, Ken Anderson, Vance Gerry, d’après les recueils éponymes de nouvelles de Rudyard Kipling
Direction de l’animation Milt Kahl, Frank Thomas, Ollie Johnston, John Lounsbery
Musique George Bruns
Montage Tom Acosta, Norman Carlisle
Conception des décors Al Dempster
Directeur de production : Don Duckwall
Production Walt Disney
Sortie aux États-Unis 20 octobre 1967
Sortie en France décembre 1968
Distributeur The Walt Disney Company France
Remerciements à The Walt Disney Company France
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