Billetterie

La Lame diabolique

Ken ki

de Kenji Misumi , Japon , 1965

Événements et célébrations / Nuit Kenji Misumi - La lame à l'œil  / Label Lumière Classics 2023

Jeune jardinier très sportif, Hampei (Raizo Ichikawa) apprend le maniement du sabre. Se révélant comme un redoutable assassin, il devient l'homme de main d'un grand vassal du château.

 Lame Diabolique Kenki01 C The Jokers Films 1 © The Jokers Films

 

Dans la foulée de Zatoichi, le masseur aveugle (1962), Kenji Misumi réalise la même année le premier volet de ce que l’on nommera sa "trilogie de la lame" : Tuer. C’est la première fois qu’il travaille avec Kaneto Shindo, scénariste et cinéaste, qui a réalisé, deux ans plus tôt, L’Île nue, succès mondial, et qui signe ici une puissante et concise adaptation du roman de Renzaburo Shibata.

Avec des cadrages précis et sur un rythme rapide, Misumi livre une œuvre sombre et violente sur le parcours d’un homme qui lutte contre sa funeste destinée : fils d’une criminelle condamnée à la décapitation par son père biologique, il semble, dès sa naissance, voué à une vie de fureur et de sang. Adopté par une famille qui tentera de le protéger de la violence du monde extérieur, Shingo cultive une pratique du sabre qui suscite la jalousie de deux hommes, qui colportent des rumeurs sur ses origines. Lorsque son père adoptif tente de le défendre, il est assassiné par les calomniateurs. Dès lors, l’avenir du héros est tracé : tuer pour se venger.

« Tuer est symptomatique tout à la fois du climat de contestation sociale et politique qui se développe fortement à l'époque, ainsi que des chambara réformateurs qui gagnent en puissance au cours de la décennie. L'histoire des origines troubles du héros principal – un thème qui reviendra dans plusieurs autres de ses films de sabre – est aussi à mettre directement en parallèle avec la propre vie du cinéaste. » (Julien Sévéon in Dictionnaire des cinéastes japonais, Pascal-Alex Vincent, Carlotta, 2016) En effet, fils non désiré d’une geisha et d’un agent maritime, Misumi fut confié à sa tante alors qu’il était encore très jeune.

En 1964, le cinéaste signe Le Sabre, un film tout à fait différent. Il quitte l’ère Edo et passe étonnamment au noir & blanc, pour inscrire son récit dans le Japon contemporain, où il suit les membres d’une équipe universitaire de kendo, littéralement "la voie du sabre", version moderne de l’art martial pratiqué par les samouraïs.

Alors qu’il semble tout à fait différent de Tuer, Le Sabre analyse lui aussi tout ce qu’implique mentalement la pratique du sabre. « Sublimant visuellement le scénario de Kazuo Funihashi, Misumi signe là un film s'apparentant aux créations de la Nouvelle Vague japonaise. Loin de livrer une œuvre à la gloire du bushido – comme l'était la nouvelle de Mishima – Misumi souligne subtilement au travers de ses compositions en noir & blanc et de son montage elliptique, la folie obsessionnelle d'un jeune pour les arts martiaux. » (op. cit.)

Le dernier film de la trilogie, La Lame diabolique, réalisé en 1965, est en rupture totale avec le chambara traditionnel, évoquant cette fois-ci un sabre qui pervertit et consume l’âme de son porteur. La lame n’est plus la compagne d’un héros héritier des principes moraux de droiture, de compassion et de loyauté du bushido, « la voie du guerrier », mais devient un instrument de carnage et de puissance, qui hypnotisera son porteur jusqu’à le pousser à la mort. Avec cette œuvre noire et nihiliste, Misumi revient au Japon féodal et à ses personnages d’orphelins, en marge de la société, voués à une vie sanguinaire.

 

La Lame diabolique (Ken ki)
Japon, 1965, 1h34, couleurs, format 2.35

Réalisation Kenji Misumi
Scénario Seiji Hoshikawa, d’après le roman de Renzaburo Shibata      
Photo Chikashi Makiura
Musique Hajime Kaburagi
Montage Kanji Suganuma
Production Daiei

Interprètes
Raizo Ichikawa (Hampei), Michiko Sugata (Osaki), Kei Sato (Kikuma Kambe, la secrétaire), Ryutaro Gomi (Komuso, le prêtre), Goro Mutsumi (Tomozo), Rokko Toura (Masanobu Un'no), Kentaro Kudo (Asazo), Asao, Uchida (Yaichiro Daigo), Ryûzo Shimada (Kansuke Hatta), Koichi Mizuhara     (Gosuke), Saburo Date (Shingo Toda), Akihisa Toda (Geki Tadokoro), Kagawa (Shuzen Kagemura)

Sortie au Japon
16 octobre 1965

Distributeur The Jokers Films
Coffret Collector limité 4 films (4K) "Kenji Misumi, La lame à l'oeil", sortie le 22 novembre 2023 par The Jokers Films.
Restauration
4K Kadokawa

Film ayant reçu le label
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Séances
Icone Billet 17ACHAT ve 20 22h30 4e film - Institut Lumière (Hangar)

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