C.C. Bud Baxter (Jack Lemmon), jeune employé d’une société d’assurances de New York, prête son appartement à son supérieur, Jeff D. Sheldrake (Fred MacMurray), dans le but de décrocher une promotion. Ce qu’il ne sait pas, c’est que la maîtresse de ce dernier n’est autre que Fran Kubelik (Shirley MacLaine), la liftière dont il est fou amoureux.
© United Artists / DR
Un an après Certains l’aiment chaud (1959), Billy Wilder réalise La Garçonnière, dans lequel il retrouve Jack Lemmon. Contrairement à son personnage précédent, celui-ci interprète ici un simple Monsieur Tout-le-Monde, figure de l’Américain moyen. Alexandre Trauner, décorateur de génie, concevra ainsi son appartement en tenant compte, avec beaucoup de précision et de réflexion, des moyens et des goûts d’un employé ordinaire d’une grande compagnie, vivant seul. Pour l’anecdote, il demandera ainsi au MOMA de New York les dix reproductions les plus demandées par les visiteurs afin de décorer les murs.
Comédie dramatique douce-amère sur l’American way of life, La Garçonnière profite du relâchement de la censure pour voir le jour. Restée longtemps dans le petit carnet où le cinéaste recueillait ses idées de films, l’œuvre dénonce un système où la vie personnelle est sacrifiée au profit du travail : C.C. Bud et Fran sont tous deux seuls le soir de Noël.
« Malgré quelques gags, et les dialogues spirituels chers à Wilder, La Garçonnière est avant tout un mélodrame cruel sur les humiliations sociales, sexuelles et sentimentales subies par deux êtres ordinaires, exploités par leur supérieur hiérarchique et leur partenaire amoureux, réunis ici sous les traits d'une seule et même personne, le veule et hypocrite Sheldrake (Fred MacMurray). La Garçonnière, avec La Vie privée de Sherlock Holmes, est le plus réussi et le plus émouvant des films de la dernière période de Billy Wilder. C'est aussi l'un des plus beaux, grâce à la photographie en scope noir & blanc de Joseph LaShelle et aux extraordinaires décors d'immenses bureaux anonymes et de vieux immeubles new-yorkais créés par Alexandre Trauner. » (Olivier Père, Les Inrockuptibles, 19 juin 2002)
En 1961, Billy Wilder et son équipe sont couronnés par cinq Oscars : film, réalisateur, scénario original, direction artistique et montage. Immense succès, La Garçonnière se verra également décerner trois Golden Globes et trois BAFTA.
La Garçonnière (The Apartment)
États-Unis, 1960, 2h05, noir et blanc, format 2.35
Réalisation Billy Wilder
Scénario Billy Wilder, I.A.L. Diamond
Photo Joseph LaShelle
Musique Adolph Deutsch ; John Francis Wade, Pyotr Ilyich Tchaikovsky, Charles Williams, F.J. Adams…
Montage Daniel Mandell
Direction artistique Alexandre Trauner
Costumes Forrest T. Butler, Irene Caine
Production Billy Wilder, The Mirisch Corporation
Distributeur Park Circus
Interprètes Jack Lemmon (C.C. Bud Baxter), Shirley MacLaine (Fran Kubelik), Fred MacMurray (Jeff D. Sheldrake), Ray Walston (Joe Dobisch), Jack Kruschen (le docteur Dreyfuss), David Lewis (Al Kirkeby), Hope Holiday (Margie MacDougall), Joan Shawlee (Sylvia), Naomi Stevens (Mildred Dreyfuss), Johnny Seven (Karl Matuschka), Joyce Jameson (la blonde), Willard Waterman (Mister Vanderhoff), David White (Mister Eichelberger), Edie Adams (Miss Olsen), Frances Weintraub Lax (Mrs Lieberman), Benny Burt (Charlie, le barman)
Sortie aux États-Unis 15 juin 1960
Sortie en France 16 septembre 1960
Distributeur Park Circus
Restauration 4K par Park Circus en collaboration avec MGM au Laboratoire L’Immagine Ritrovata-Cineteca di Bologna.
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