Sur la route, Max (Gene Hackman) rencontre Francis (Al Pacino) : le premier, ex-taulard, rêve de monter un business de lavage de voitures à Pittsburgh ; il embarque le second, ancien marin, dans son rêve. Commence un long périple, de trains de marchandises en auto-stop, à travers les États-Unis, avec des escales mouvementées : chez la sœur de Max, dans un pénitencier du Colorado... Max est prompt à faire le coup de poing, Francis, rebaptisé Lion, désamorce les situations par son humour enfantin…
« L’Épouvantail est un film sur l'innocence. Les deux héros de l'histoire ne sont pas des rebelles. Ils ont les mêmes aspirations que des millions de gens. Ils n'essaient pas de défier la société. Ce sont des perdants, des victimes. Et plus nous les suivons, plus nous les sentons victimes, totalement, à cause de leur innocence. Aux Etats-Unis, le cinéma, grâce à Gary Cooper, James Stewart ou John Wayne, a exprimé l'innocence américaine triomphante. Moi, je montre qu'aujourd'hui, au contraire, elle produit des vaincus. » (Jerry Schatzberg, Le Monde, 25 mai 1973)
Palme d’or au Festival de Cannes 1973 (ex aequo avec La Méprise d’Alan Bridges), le troisième film de l’ex-photographe Jerry Schatzberg (né en 1927) a longtemps été associé aux films du Nouvel Hollywood, et notamment à Macadam cow-boy, de John Schlesinger (1969).
Mais l’errance d’un duo est une longue tradition de la culture américaine et celui que forment Hackman et Pacino (admirablement dirigés par Schatzberg) évoque directement le tandem créé par John Steinbeck dans Des souris et des hommes. Ce sont littéralement des personnages du passé (les facéties de Francis évoquent même Charlot), incompatibles avec l’Amérique des années 70. Celle-ci est arpentée dans une suite de tableaux à la narration volontairement lâche, auxquels l’image mélancolique du chef opérateur hongrois Vilmos Zsigmond suggère rapidement une issue incertaine. Comme l’écrivent Bertrand Tavernier et Jean-Pierre Coursodon : « La dérive de L’Épouvantail fait davantage penser à celles qu’a filmées Wenders, aux déambulations existentielles de Macadam à deux voies. L’appréhension du monde extérieur, du décor est moins sociologique que métaphysique. » (50 ans de cinéma américain, Omnibus)
L’Épouvantail(Scarecrow)
États-Unis, 1973, 1h52, couleurs, format 2.39
Réalisation Jerry Schatzberg
Scénario Garry Michael White
Photo Vilmos Zsigmond
Montage Evan A. Lottman
Musique Fred Myrow
Décors Albert Brenner
Costumes Jo Ynocencio
Production Robert M. Sherman pour Warner
Interprètes Gene Hackman (Max), Al Pacino (Francis), Dorothy Tristan (Coley), Ann Wedgeworth (Frenchy), Richard Lynch (Riley)
Sortie aux États-Unis 11 avril 1973
Présentation au Festival de Cannes 18 mai 1973
Sortie en France 26 mai 1973
Distributeur Warner Bros.
Restauration 2K par Warner Bros.
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