Billetterie

Jusqu'au bout du monde - Director's cut

Bis ans Ende der Welt

de Wim Wenders , Allemagne, France, Australie , 1994

Prix Lumière : Wim Wenders

1999. La Terre est menacée par un satellite nucléaire incontrôlable. Récemment séparée de l’écrivain Eugene Fitzpatrick (Sam Neill), Claire Tourneur (Solveig Dommartin), de retour de Venise, croise le chemin de deux braqueurs et accepte de convoyer leur butin. Sur la route, elle prend en stop un homme (William Hurt) dont elle tombe amoureuse, mais qui disparaît après lui avoir dérobé une partie de l’argent. Elle se lance à sa poursuite, de Berlin à Lisbonne, en passant par Moscou et Tokyo. Jusque dans le désert australien, quelque part au bout du monde.

 

 Jusqu Au Bout Du Monde Photo 2
© Wim Wenders Stiftung

S’il devait n’exister qu’une seule version de Jusqu’au bout du monde, ce serait celle-ci, de 4h50. Wim Wenders s’était engagé pour un film de 2h30, et, après d’âpres négociations, avait réussi à faire accepter la version sortie en 1991, d’une durée de 2h50. Pour autant, il ne pouvait en être satisfait. Il avait mûri son film pendant plus de dix années, avait parcouru le monde avec Solveig Dommartin en accumulant la documentation nécessaire à son odyssée et avait monté, aux côtés du producteur Anatole Dauman, la plus grosse superproduction d’auteur européenne. Une équipe réduite avait longuement tourné en compagnie de renforts locaux, dans plus de dix pays sur quatre continents. Jusqu’au bout du monde était un projet d’une ambition hors normes, et sa version initiale, amputée, fut qualifiée de « Reader’s Digest » par son réalisateur. Le film fut mal accueilli, par la critique et par le public, qui ne répondit présent que pour sa bande originale. Vingt-cinq ans plus tard, en 2016, Wim Wenders achevait ce director’s cut, redonnant le souffle et l’ampleur voulue à sa fable futuriste.

« Image. Dans le champ amoureux, les blessures les plus vives viennent davantage de ce que l’on voit que de ce que l’on sait. » Cette citation de Roland Barthes, inscrite en épigraphe des premières notes du cinéaste lors de la gestation du film porte en elle tous les thèmes de Jusqu’au bout du monde : l’amour, les images et le regard. Puisque Ulysse-Trevor n’arrive plus à achever son périple, Penelope-Claire part à sa rencontre. De pays en pays, de continent en continent, elle court pour trouver cet homme insaisissable. Sa quête à lui est celle des images, cherchant, avec son père scientifique et inventeur, à "faire voir" celles-ci à sa mère aveugle.

Dans ce récit d’anticipation à court terme (l’histoire ne se déroule que dix ans plus tard), Wenders imagine une partie de ce qui est depuis devenu notre quotidien (les visios, le traçage informatique, la réalité virtuelle) et interroge le futur proche des images, leur usage, et les potentielles dérives (la plongée dans le psychisme et les rêves). Comment l’humanité va-t-elle gérer les images ? Quel est l’avenir du regard ? Vu depuis 2023 et l’omniprésence des images, le film fascine.

Jusqu’au bout du monde, film mal aimé, est une course frénétique et inventive, la somme des thèmes de son auteur. « Wim Wenders a édifié le road-movie absolu. Il a composé le champ d’une errance sans retour, l’élégie d’un voyage qui ne connaît aucune limite. Dans ce gigantesque jeu de pistes, le cinéaste rassemble un bouquet d’influences et de références. Jusqu’au bout du monde est un film de science-fiction, un film noir, une comédie, une romance, un film d’aventure et un film d’espionnage… […] Jusqu’au bout du monde ne conçoit pas uniquement le road-movie comme un art du déplacement dans l’espace. La route doit aussi nous emmener à travers l’histoire du cinéma, de la littérature, de la musique, de la peinture… et surtout à travers le temps. » (Adrien Gombeaud, Positif n°660, février 2016) Ainsi, quand Claire, lors du trajet en voiture vers Paris, demande à Trevor pendant combien de temps elle a dormi, il lui répond « 500 kilomètres »…

Jusqu'au bout du monde - Director's cut (Bis ans Ende der Welt)
Allemagne, France, Australie, 1994, 4h47, couleurs, format 1.66

Réalisation
Wim Wenders
Scénario Wim Wenders, Peter Carey, d’après une idée de Wim Wenders et Solveig Dommartin
Photo Robby Müller
Musique Graeme Revell ; U2, Talking Heads, Lou Reed, T-Bone Burnett, Peter Gabriel, Can, Elvis Costello, Crime And The City Solution, Robbie Robertson and Blue Nile, Patti Smith and Fred Smith, R.E.M., Depeche Mode, Daniel Lanois, Neneh Cherry, Nick Cave and The Bad Seeds , Jane Siberry avec K.D. Lang
Montage Peter Przygodda
Décors Thierry Flamand
Costumes Montserrat Casanova, Philippe Schuller, Germinal Rangel, Len Alexander
Production Wim Wenders, Anatole Dauman, Jonathan Taplin, Road Movies Filmproduktion, Argos Films, Village Roadshow Pictures

Interprètes
William Hurt (Sam Farber/Trevor McPhee), Solveig Dommartin (Claire Tourneur), Sam Neill (Eugene Fitzpatrick), Max von Sydow (Henry Farber), Jeanne Moreau (Edith Farber), Rüdiger Vogler (Phillip Winter), Ernie Dingo (Burt), Chick Ortega (Chico Remy), Eddy Mitchell (Raymond Monnet), Pietro Falcone (Mario)

Première sortie en Allemagne
12 septembre 1991
Première sortie en France 23 octobre 1991

Distributeur Tamasa
Restauration 2K par la Fondation Wim Wenders.

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 15 14h - UGC Astoria
Icone Billet 17ACHAT ma 17 19h - Cinéma Opéra

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