Nezumikozo Jirokichi

Les invités du festival / Yamanaka par Rintaro

La ville d'Edo est plongée dans l'obscurité, un homme sort du grenier d'une maison. C'est le fameux Jirokichi, surnommé "Nezumikozo" ("le rat"), un bandit vertueux qui dérobe aux riches pour distribuer au peuple le fruit de ses larcins.

 © Bac Films

Jirokichi, surnommé "Nezumikozo", est un personnage de fiction très populaire au Japon, rappelant le Robin des Bois britannique. Il était déjà présent dans le théâtre kabuki, mais aussi dans des chants et sur des gravures de l’ère Edo. Fasciné par Jirokichi, le cinéaste Sadao Yamanaka en fit le héros d’une trilogie en 1933. Malheureusement, et comme la majorité de l’œuvre du réalisateur, le film a disparu, détruit pendant la guerre.

En 2023, à partir du scénario de Jirokichi Edo No Maki, laissé par Yamanaka, le célèbre Rintaro, accompagné par Katsuhiro Otomo (auteur de Akira) et Yoshinori Kanemori (auteur des animations de One-Punch Man et Hunter x Hunter), redonne vie au projet. Ensemble, ils choisissent et analysent les séquences qu’ils souhaitent utiliser et, tout en suivant le style du cinéaste, y ajoutent leur propre langage, celui de l’animation.

Rintaro a joué un rôle central dans la réalisation d’Astro Boy (1963), premier téléfilm japonais d’animation, et a été le réalisateur de Jungle Emperor (1965), première série d’animation en couleurs au Japon. Il a contribué de façon importante au développement de l’animation nippone et a également réalisé les films Galaxy Express 999 (1979) et Metropolis (2001), qui fut un succès mondial.

Séduit par la modernité et l’élégance de l’œuvre de Yamanaka, ainsi que par l’habileté avec laquelle il dépeint ses personnages, Rintaro a souhaité, avec ce projet singulier, témoigner de l’admiration qu’il porte au cinéaste. 

« Mon équipe et moi avons voulu lui rendre hommage à travers ce petit court métrage d’animation en adaptant son scénario Jirokichi Edo No Maki. Sur le champ de bataille où il avait été envoyé pendant la guerre, il a écrit dans son journal intime : “Je serais un tout petit peu triste si Pauvres humains et ballons de papier était ma dernière œuvre.” Si je peux lui offrir ce petit film, je serai alors “un tout petit peu content” ». (Rintaro, kana.fr, 22 février 2023)