Billetterie

Il était un père

Chichi ariki

de Yasujiro Ozu , Japon , 1942

Ozu rares et inédits

Dans une ville de province, Shuhei Horikawa (Chishu Ryu), un enseignant veuf, mène une vie modeste avec Ryohei (Haruhiko Tsuda), son fils unique. Lors d’un voyage scolaire, un élève se noie dans un lac. Shuhei se pense responsable de l’accident, démissionne et décide de retrouver sa région natale. Au cours du voyage, père et fils discutent de la vie et de l’avenir. Bientôt, Shuhei annonce à son fils qu’il ira étudier en internat, ce qui implique leur éloignement mutuel.

 

IL ETAIT UN PERE 1942 03 © Photos Carlotta

 

Au mitan de sa carrière, Yazujiro Ozu signe un film-charnière, inédit en France pendant soixante ans. Le scénario d’Il était un père date de 1937 mais ne sera tourné qu’en 1942. Entre temps, Ozu a été enrôlé sur le front chinois. Ainsi, alors que le cinéaste, prolifique, tournait plusieurs films par an, il n’en réalisera que deux pendant la Seconde Guerre mondiale : le cinéma japonais, au lendemain d’un premier âge d’or qui l’aura révélé ainsi que Mizoguchi, subit une censure pointilleuse, et son industrie se voit contrôlée par le gouvernement.

Avec la pudeur et la retenue qui sont sa signature, Ozu filme un thème universel et intemporel, celui d’une relation père-fils au fil du temps. Il était un père est une chronique de gens ordinaires, une histoire d’amour filial racontée par bribes, comme des fragments de vie attrapés, très souvent loin du foyer familial et d’une réelle intimité. C’est au bord de l’eau, lors d’une partie de pêche ou dans une auberge, que père et fils se retrouveront désormais occasionnellement, côte à côte :  le fils, adulte, est devenu l’égal de son père, mais reste définitivement en manque de celui-ci. Avec ce film silencieux et épuré, le cinéaste filme l’incommunicabilité de ceux que la vie a séparés. Chacun, le regard dans le vague, sans fixer de point précis, semble désormais monologuer.

« Alors que l’esprit guerrier de l’époque menait le monde à la catastrophe, [Ozu] restait fidèle à son univers et se contentait d’être lui-même. Loin d’un pessimisme obscur, enveloppé de la lumière infinie du zénith, il était soutenu par ce théorème inébranlable qui veut que ce monde soit chaotique. En 1942, dans un monde pris de folie, alors que la guerre du Pacifique avait commencé, Ozu sort un film imprégné de calme. » (Kijû Yoshida, Ozu ou l’anti-cinéma, Institut Lumière / Actes Sud, 2004)

Il était un père (Chichi ariki)
Japon, 1942, 1h32, noir et blanc, format 1.37

Réalisation Yasujiro Ozu
Scénario Tadao Ikeda, Yasujiro Ozu, Takao Yanai
Photo Yuharu Atsuta
Direction artistique Tatsuo Hamada
Musique Kyoichi Saiki
Montage Yoshiyasu Hamamura
Décors Shotaro Hashimoto, Toshiaki Shimizu
Costumes Taizo Saito
Production Shochiku

Interprètes
Chishu Ryu (Shuhei Horikawa, le père), Shuji Sano (Ryohei), Shin Saburi (Yasutaro Kurokawa), Takeshi Sakamoto (Makoto Hirata), Mitsuko Mito (Fumiko Hirata), Masayoshi Otsuka (Seiichi Hirata), Shin'ichi Himori (Minoru Uchida), Haruhiko Tsuda (Ryohei, enfant)

Sortie au Japon 1er avril 1942
Sortie en France 29 juin 2005

Distributeur
Carlotta Films
Événement Ozu 120 ans Partie 2 : Rétrospective en 4 films, ressortie de raretés et inédits au cinéma le 8 novembre 2023 par Carlotta Films.
Restauration
4K par la Shochiku et Imagica Entertainment Media Services, avec le soutien du National Film Archive of Japan.

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 15 14h15 - Lumière Terreaux
En présence de Pascal-Alex Vincent
Icone Billet 17ACHAT lu 16 20h45 - Villeurbanne
En présence de Pascal-Alex Vincent
Icone Billet 17ACHAT ve 20 10h45 - Pathé Bellecour
En présence de Aya Takagawa, Shochiku

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