Après l’assassinat du président d'un pays fictif, le procureur Henri Volney (Yves Montand) refuse les conclusions de l’enquête qu’on lui soumet et décide de la poursuivre seul. Au terme de ses recherches, il découvre des informations stupéfiantes. Mais comme Icare, il s'est trop approché du Soleil, et les auteurs du meurtre veulent l’empêcher de découvrir la vérité.
Après la réalisation de Peur sur la ville (1975), Henri Verneuil souhaite, comme à son habitude, se reposer en lisant un ouvrage qui n’aborde pas le cinéma. Il découvre un document scientifique qui le passionne et va directement l’inspirer pour l’écriture de I… comme Icare : Soumission à l’autorité de Stanley Milgram. Psychologue américain, Milgram décrit dans son livre les expériences qu’il a menées au début des années 60 : deux volontaires sont sélectionnés pour un jeu de questions/réponses et accompagnés par un scientifique. Un des sujets (un acteur incognito) répond à des questions tandis que l’autre se voit donner la possibilité de lui administrer une décharge électrique allant jusqu’à 450 volts en cas de mauvaise réponse. Si ce second sujet hésite, le scientifique, imperturbable, lui demande de poursuivre l’expérience. Les résultats montrent que, par respect de l’autorité, la majorité des sujets administre les décharges maximales.
À la suite de cette découverte, et en s’inspirant de l’assassinat de John Kennedy, du rapport de la commission Warren et de l’enquête de Jim Garrison, Verneuil commence l’écriture d’I… comme Icare en compagnie de Didier Decoin. Il travaille sur ce film pendant trois ans, recréant une Amérique fictive, grâce à des maquettes et surtout des angles de prises de vues minutieusement choisis, à La Défense et à Cergy-Pontoise. Sur une musique d’Ennio Morricone, le cinéaste livre un thriller glacial sur une société dirigée par un État autoritaire criminel et la soumission de ses citoyens.
« Avec I… comme Icare, Verneuil a l’ambition de rivaliser avec les fictions de gauche italienne, les films dossiers de Costa-Gavras (il lui emprunte Yves Montand) ou Francesco Rosi, mais aussi les thrillers paranoïaques américains. À sa manière. Le projet peut surprendre dans la filmographie d’un réalisateur peu porté sur le militantisme ou la géopolitique. Mais Verneuil entend apporter sa contribution à un cinéma en prise directe avec l’histoire contemporaine la plus brûlante, ses complots et ses affaires troubles. Au-delà de l’engagement ou de la prise de conscience, il s’agit de mettre en marche une machine fictionnelle imparable, un thriller sans temps mort. » (Olivier Père, arte.tv, 13 janvier 2017)
I… comme Icare
France, 1979, 2h08, couleurs, format 1.66
Réalisation Henri Verneuil
Scénario Henri Verneuil, Didier Decoin
Photo Jean-Louis Picavet
Musique Ennio Morricone
Montage Henri Lanoë
Décors Jacques Saulnier
Costumes Isabelle de Vignon
Production Henri Verneuil, V Films, Société Française de Production - SFP, Antenne 2
Interprètes Yves Montand (le procureur Henri Volney), Pierre Vernier (Charly Feruda), Jean-François Garreaud (Vernon Calbert), Jean Lescot (Frank Bellony), Didier Sauvegrain (Karl Eric Daslow, le faux tueur), Roger Planchon (le professeur David Naggara), Jacques Denis (Despaul), Roland Blanche (Garcia Santos), Gabriel Cattand (le président Marc Jary), Jacques Sereys (le chef des services secrets Richard Mallory), Jean Négroni (Carlos De Palma), Michel Albertini (Luigi Lacosta), Brigitte Lahaie (Ursula Hoffmann)
Sortie en France 19 décembre 1979
Distributeur Gaumont
Restauration 2K par Gaumont.
Film ayant reçu le label
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