Eternal Sunshine of the Spotless Mind

Cultes U.S.

Joel Barish (Jim Carrey) est un homme discret, qui mène une existence routinière. Un jour, il rencontre Clementine Kruczynski (Kate Winslet), son opposée, impulsive et extravertie. Une histoire d’amour naît, à la fois heureuse et conflictuelle. Mais bientôt, Clementine ne voit plus que les mauvais côtés de cette relation et décide d’effacer Joel de sa mémoire, grâce à un procédé révolutionnaire.

Comment réagir lorsqu’on reçoit une lettre annonçant qu’on a été effacé de la mémoire d’une personne et qu’on ne doit plus jamais entrer en contact avec elle ? Voilà la question que se posent Michel Gondry et Pierre Bismuth, son ami plasticien, avant de la présenter au scénariste Charlie Kaufman, auteur de Dans la peau de John Malkovitch de Spike Jonze (1999).

Ce film-puzzle est un plongeon dans les souvenirs et les caprices de la mémoire. Égaré dans son propre dédale mental, Joel Barish se lance dans une course acharnée contre l’oubli, cherchant à retrouver Clementine afin qu’ils retombent amoureux l’un de l’autre.

Poétique et malicieux, Eternal Sunshine of the Spotless Mind révèle véritablement Michel Gondry – son premier film, Human Nature, n’avait pas convaincu – et son inventivité visuelle, devenue depuis sa signature. Ce savoir-faire, hérité de la réalisation de clips pour Björk, Daft Punk ou encore The Rolling Stones, s’épanouit remarquablement dans cette deuxième réalisation.

« Tout ce qui relevait encore d'une petite fabrique théâtrale, acquiert, dans Eternal Sunshine of the Spotless Mind, un degré inédit de réalisme parfois contraignant. Nul hasard ainsi à ce que le film ne s'anime véritablement qu'à partir du moment où Carrey choisit de se rebeller contre le processus d'effacement et tente de se réfugier, avec sa compagne, dans les coins les plus reculés de son esprit. En retournant à l'enfance, le réalisateur retrouve son territoire premier. L'art de Gondry a toujours été de confronter les techniques les plus novatrices et les plus primitives, les retouches numériques et les bidouillages amateurs. L'enjeu de son passage à Hollywood consiste précisément à savoir s'il pourra devenir George Lucas sans cesser d'être Georges Méliès. […] Eternal Sunshine of the Spotless Mind ne cherche pas qu'à préserver les souvenirs d'un amour malheureux, mais aussi, par la bande, les joujoux fantastiques d'un cinéma idéalement naïf. » (Patrice Blouin, Les Inrockuptibles, 7 octobre 2004)