Billetterie

Alice dans les villes

Alice in den Städten

de Wim Wenders , République fédérale d’Allemagne , 1974

Prix Lumière : Wim Wenders

Journaliste allemand, Phillip Winter (Rüdiger Vogler) est venu aux États-Unis pour un reportage sur le paysage américain. Il n’a pas réussi à écrire une seule ligne, il a seulement pris quelques photographies insatisfaisantes. Alors qu’il rentre en Europe, il rencontre à l’aéroport Lisa (Lisa Kreuzer), une jeune compatriote, et sa fille Alice (Yella Rottländer). La mère décide de lui confier l’enfant, pour qu’il la ramène à Amsterdam. Elle les rejoindra le lendemain…

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© Wim Wenders Stiftung

Né en 1945 à Düsseldorf, Wim Wenders étudie la médecine et la philosophie avant de s’installer à Paris en 1966 pour étudier la peinture. Ses après-midis et soirées, c’est à la Cinémathèque française qu’il les passe : le cinéma devient pour lui « une extension de la peinture ». En 1967, il s’inscrit à l’École supérieure de cinéma et télévision de Munich, tout en rédigeant régulièrement des critiques pour les revues Film et Filmkritik. En 1971, tout juste diplômé, il fonde avec une quinzaine de cinéastes et auteurs la société Filmverlag der Autoren, afin de produire, réaliser et distribuer leurs films en toute indépendance. L’Angoisse du gardien de but au moment du pénalty, adaptation du roman de Peter Handke, est son tout premier long métrage (Summer in the City, en 1970, est son film de fin d’études), puis en 1972, La Lettre écarlate.

1974. À l’origine d’Alice dans les villes, il y a Memphis, Tennessee, morceau de Chuck Berry pour sa fille de 6 ans et les polaroïds de Wim Wenders, instantanés pris lors d’un voyage de plusieurs semaines aux États-Unis. Le film ouvre ce qu’on appellera la trilogie du voyage, mais également trilogie de l’errance.

Alice dans les villes décrit la rencontre de deux solitudes. Celle de Phillip, journaliste, seul au milieu d’un pays grouillant, qui fixe des moments à travers ses photos, images qui pourtant « ne montrent jamais ce qu’on a vu ». Et celle d’Alice, enfant confiée à un inconnu par sa mère, de retour en Allemagne, ce pays d’origine où elle n’a jamais vécu. L’un et l’autre tentent de s’ancrer dans un monde qui leur échappe.

Les événements portent les protagonistes, d’un continent à l’autre, d’une ville à l’autre. La recherche d’une grand-mère allemande est un prétexte à un travail plus profond : une quête existentielle, la recherche d’identités, celle du journaliste, celle d’un pays scindé en deux. En géographe, Wim Wenders saisit avec talent le lent mouvement de ses personnages. Ils avancent, pour sortir de leur incommunicabilité, faire des rencontres et peut-être se rencontrer eux-mêmes.

Wenders tourne aux États-Unis quasiment sans repérages, suivant la chronologie du récit, « peut-être ce qui donne l’impression de premier regard » (Wim Wenders, in Michel Boujut, Wim Wenders, Édilig, 1982). En Allemagne, il filme sans scénario, laissant ses personnages déambuler et conduire le récit à son terme. Avec ce retour au noir & blanc et au 16mm (après La Lettre écarlate en 35mm couleurs), et son écriture d’une majestueuse simplicité, sans emphase, Alice dans les villes tient de l’épure. « Est-ce parce que Alice dans les villes, en noir et blanc, oblige Wim Wenders à une certaine ascèse et que notre attention n’est pas détournée de l’émotion par la virtuosité du peintre ? […] Les thèmes chers à Wenders sont orchestrés, comme dans Au fil du temps, avec une pureté musicale. » (Jean-Louis Bory, Le Nouvel Observateur, 13 juin 1977)

Premier opus d’une trilogie qui imposera le cinéaste comme l’un des plus prometteurs du jeune cinéma allemand, le film installe un pont entre l’Europe et les États-Unis, où le cinéaste ne cessera jamais d’aller. Une dizaine d’années plus tard, Wim Wenders écrira dans Le Souffle de l’ange (in La Logique des images, L’Arche, 1990) : « C’est avec Alice dans les villes que j’ai trouvé mes propres marques dans le cinéma. ».

Alice dans les villes (Alice in den Städten)
République fédérale d’Allemagne, 1974, 1h52, noir et blanc, format 1.85

Réalisation Wim Wenders
Scénario Wim Wenders, avec la contribution de Veith von Fürstenberg
Photo Robby Müller
Musique Can, Chuck Berry, Canned Heat, Count Five, The Stories…
Montage Peter Przygodda
Production Wim Wenders, Peter Genée, Veith v. Fürstenberg, Produktion 1 im Filmverlag der Autoren, en association avec Westdeutscher Rundfunk

Interprètes Rüdiger Vogler (Phillip Winter), Yella Rottländer (Alice), Lisa Kreuzer (Lisa, la mère d’Alice), Edda Köchl (Angela, une amie à New York), Ernest Boehm (l’éditeur), Sam Presti (le vendeur de voitures), Lois Moran (l’hôtesse de l’aéroport), Hans Hirschmüller (l’officier de police), Sibylle Baier (la femme sur le ferry), Didi Petrikat (la femme de la piscine)

Sortie en République fédérale d’Allemagne 17 mai 1974
Présentation au Festival de New York 8 octobre 1974
Sortie en France 25 mai 1977

Distributeur Les Films du Losange
Rétrospective "Wim Winders, d’un monde à l’autre" : ressortie en salle le 25 octobre 2023 par Les Films du Losange.
Restauration 2K par la Fondation Wim Wenders avec le soutien du FFA-German Federal Film Board.

 

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 15 10h45  - UGC Confluence
En présence de Jean Ollé-Laprune
Icone Billet 17ACHAT me 18 16h15 - Lumière Terreaux
En présence de Philippe Le Guay
Icone Billet 17ACHAT ve 20 11h15 - Comœdia 
En présence de Rüdiger Vogler
Icone Billet 17ACHAT sa 21 14h45 - Pathé Bellecour
En présence de Wim Wenders et Rüdiger Vogler

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