Wim Wenders,

l’ami allemand
 


Posté le 21.10.2023


 

Sur la route entre Paris et le Texas, le cinéaste allemand Wim Wenders a fait escale à Lyon cette semaine pour devenir le 15e lauréat du Prix Lumière.


« C’est impressionnant les Lyonnais ! Merci de remplir les salles de cinéma, même le matin, vous êtes incroyables ! » Acclamé telle une rock star par le public de l’Amphithéâtre 3000, Wim Wenders a fait une entrée triomphale dès les premières notes du tube I don ́t want a lover du groupe Texas. Aux côtés du public, un parterre d’invités du cinéma mondial avait fait le déplacement pour rendre hommage au lauréat de la Palme d’or 1984 pour Paris, Texas. « Je suis très fier d’avoir ce prix qui s’appelle Lumière. J’ai eu des prix dans ma vie, mais ça, c’est différent, c’est le prix du cinéma. Je ne veux pas dire qu’une Palme d’Or, c’est rien. Mais le Prix Lumière, c’est unique et j’en suis fier ». Quelques minutes avant son sacre, Wim Wenders a reçu une pluie d’hommages. Irène Jacob, Alfonso Cuarón, Aurore Clément, Rüdiger Vogler, Peter Handke se sont succédés sur scène. « Wim nous offre un regard au présent, encore capable de créer dans un monde confus. Merci ami Wim Wenders ! », a souligné la présidente de l’Institut Lumière. L’ami de toujours, le scénariste et Prix Nobel de littérature, Peter Handke a préféré aux longs discours un air d’harmonica. Quant à l’inoubliable interprète de Paris, Texas, Aurore Clément, a salué un « cinéma tendre, réfléchi. Le monde gronde : nous avons besoin de poètes comme vous pour nous redonner des ailes. Nous sommes votre ami cher Wim ! »

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© Loïc Benoit


Comme un clin d’œil à son lumineux documentaire Buena Vista Social Club (1999), les Lyonnais du groupe Colectivo Caliente ont joué Chan Chan, embarquant ainsi le public à Cuba. Comme dans toute son œuvre, la musique était omniprésente lors de cette cérémonie. Sur le Steinway de la scène lyonnaise, Laurent Petitgand a interprété Les Lumière de Berlin, avant de céder sa place à la chanteuse Jeanne Cherhal pour une émouvante reprise du célèbre Perfect Days de Lou Reed. Vincent Lindon a également tenu à célébrer le cinéaste en offrant une émouvante lecture d’un de ses textes, hommage à Michelangelo Antonioni et Ingmar Bergman. Un peu plus tôt, Wim Wenders a commenté une série de ses photographies exposées à Lyon. Parmi les clichés mythiques, un noir et blanc réunit deux monstres sacrés du cinéma : Akira 
Kurosawa et Francis Ford Coppola.

20oct-19h-prix-lumiere-lb-3933© Loïc Benoit


C’est encore en musique que la soirée s’est clôturée avec le titre Candela interprété par Colectivo Caliente. Un rythme entraînant auquel n’a pas pu résister la reine d’Espagne, Marisa Paredes, rejointe dans la danse par Irène Jacob, Alfonso 
Cuarón et Hippolyte Girardot. En recevant le Prix Lumière sous une standing ovation et aux côtés de sa femme Donata, Wim Wenders s’est peut-être dit qu’il vivait « just a perfect day ». Nous sommes fiers de l’avoir passé avec vous, cher Wim !

 


Par Benoit Pavan et Laura Lépine


 

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