Posté le 21.10.2023
Chaque jour, un ou plusieurs morceaux tirés d’un film de Wim Wenders, pour qui la musique fait partie intégrante du récit.
Paris, Texas par Ry Cooder dans Paris, Texas
Si, au cinéma, la musique ponctue l’image (ce qui reste à vérifier), à quels signes de ponctuation correspondent les inou-bliables accords « slidés » de Ry Cooder sur les premières images de Paris, Texas, montrant un homme solitaire errant dans le désert ? Des points de suspension ? En tout cas une certaine manière d’indiquer une durée, plutôt longue, un temps suspendu, signalant que cet homme est là depuis longtemps et sans doute pour longtemps. Il paraît que Wim Wenders avait monté les images sur un vieux blues de Blind Willie Johnson, musicien actif dans les années vingt, Dark was the night, cold was the ground. S’appuyant sur ce morceau, Cooder a joué en live devant les images projetées sur grand écran, comme Miles Davis improvisant la musique d’Ascenseur pour l’échafaud. Le résultat, majestueux, tient en ce moment précis du lamento. Il dit la souffrance de Travis, mais plus largement, élevant le personnage au rang de mythe, le désespoir de l’homme. L’album tout entier vaut par ailleurs le détour.
Dark was the night, cold was the ground par Blind Willie Johnson
A. F.
SÉANCE
Paris, Texas de Wim Wenders (1984, 2h28)
Cinéma Comoedia - Dimanche 22 octobre, 16h45