Posté le 17.10.2023
Chaque jour, un ou plusieurs morceaux tirés d’un film de Wim Wenders, pour qui la musique fait partie intégrante du récit.
Summer kisses, winter tears par Julee Cruise dans Jusqu’au bout du monde
Est-ce que l’on entend tous les titres de la B. O. « all star » dans Jusqu’au bout du monde ? En tout cas, quelques-uns des morceaux ont droit à un traitement de choix. C’est le cas de Sax and Violins, des Talking Heads, utilisé dès les premières scènes, vidéo à l’appui. Autre moment fort, une love song soyeuse entonnée par l’égérie lynchienne disparue l’an passé, la regrettée Julee Cruise (et, sauf erreur, fredonnée également par Solveig Dommartin en fuite). Summer kisses, winter tears est une vraie chanson de cinéma puisqu’à l’origine, Elvis Presley, qui l’enregistre pour la première fois en 1960, devait la chanter dans le western Les Rôdeurs de la plaine, signé Don Siegel, peut-être son meilleur film. La prestation fut filmée, devant un parterre d’Indiens aimantés par les roucoulades du King, mais, ceci expliquant peut-être cela, elle n’a pas survécu au montage final, quoiqu’apparaissant sur le mini album Elvis by request. Trente ans plus tard, Angelo Badalamenti (et David Lynch, également crédité à la production) en fait un écrin pour la voix pure de la chanteuse, soutenu par la guitare « lap steel » de Greg Leisz, virtuose qui a joué avec tout le gratin pop rock américain. Écoutez ce morceau, vous ne pourrez plus vous en passer.
A. F.
SÉANCE
Jusqu’au bout du monde – Director’s cut de Wim Wenders (Bis ans Ende der Welt, 1991-1994, 4h47 – 1re partie 2h12, 2e partie 2h35)
Cinéma Opéra - Mardi 17 octobre, 19h