Sortie d’usine

de et avec Wim Wenders
 


Posté le 22.10.2023


 

Avec humour, Wim Wenders a dirigé d’une main de maître le remake de La Sortie des usines Lumière. Le lauréat du 15e Prix Lumière s’est offert un casting de rêve... et même un caméo, portable en main.

 

Des transats au soleil et des lunettes noires : il y avait comme un air de vacances dans le parc du Village Lumière. Mais à quelques mètres de là, rue du Premier-Film, on s’active à la technique : dans quelques minutes, Wim Wenders réalisera son remake de la célèbre Sortie d’usine des frères Lumière. Les spectateurs sont dans les starting- blocks depuis onze heures trente. « Il faut venir en avance pour avoir le plus belles photos », lance un des festivaliers.

Ami de la première heure du festival, Laurent Gerra est le premier arrivé sur le tournage. Vincent Lacoste, Danièle Thompson, Laura Smet, Hippolyte Girardot, Lyna Khoudri, Vincent Lindon, Aurore Clément et Finnegan Oldfield complètent ce casting cinq étoiles. « A quelle version on doit faire référence ?, s’interroge Wim Wenders. Dans la première version il y a un peu d’air à gauche du cadre, je préfère celle-ci ». Dans la salle du Hangar, les acteurs ne manquent pas une miette des indications du maître allemand : « vous formez des petits groupes pour qu’il y ait toujours des gens qui passent de chaque côté. Personne ne regarde la caméra. J’aimerais bien que certains regardent, leur smartphone, vous pouvez aussi parler entre vous. Et si on peut trouver un deuxième vélo, ça serait bien », demande le lauréat du Prix Lumière. En quelques minutes, tous les acteurs se mettent en place. En tête de cortège, notre reine d’Espagne, Marisa Paredes, bras dessus, bras dessous avec l’acteur Édgar Ramírez. Jean-Jacques Annaud et la Lyonnaise Dominique Blanc les rejoint. La photographe allemande Donata Schmidt, épouse de Wim Wenders, prend en main le deuxième vélo du tournage.

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© Jacques Croizer


Entre deux prises, Vincent Lacoste et Félix Moati prennent la pose, pendant qu’Aurore Clément immortalise les prises de vues de Wim Wenders. Retour dans la salle pour découvrir les trois premières prises. Dans la salle, un doute s’installe : est-ce la deuxième ou la troisième prise que l’on regarde ? Un sondage à main levée permet de trancher. « C’est la deuxième prise, c’est certain ! », confirme Vincent Lindon. « C’est impeccable ! » pour le maître Wenders. Avant d’ajouter « la première, on n’en voulait pas : il n’y avait pas le chien ». Clin d’œil indispensable à la Sortie d’usine des frères Lumière. « La troisième prise est en 18 images par seconde, avec un effet accéléré », indique le chef opérateur du remake, Gilles Porte. Une précision qui n’a pas échappé à l’œil de Lynx et à l’humour pince-sans-rire du cinéaste allemand : « en accéléré, ça sera mieux pour Rüdiger Vogler ! » L’acteur fétiche du Prix Lumière est dans le dernier plan, comme un clin d’œil à l’ami de toujours. La quatrième prise sera la bonne. Cerise sur le gâteau, Wim Wenders s’offre un caméo dès les premières secondes du remake, portable en main.

 

Laura Lépine


 

 

 

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