Le sujet

Le parcours singulier de Dorothy Arzner (1897–1979), rare femme cinéaste à avoir été prise au sérieux par les patrons des studios (notamment B.P. Schulberg à la Paramount, qui lui donna son premier contrat de metteur en scène), régulièrement redécouverte mais au fond jamais assez. Sans craindre d’afficher son homosexualité, à une époque (brève) où Hollywood est libre sur la question, elle réalise une quinzaine de films — soit plus qu’aucune autre cinéaste américaine ! Elle crée surtout des personnages féminins forts, qui n’ont pas besoin des hommes pour s’affirmer.

Le parti pris

Un cocktail assez classique d’extraits, nombreux et souvent de très bonne qualité grâce aux récentes restaurations, et d’interventions d’universitaires américains, puisque c’est outre-70 par les mouvements féministes et queer.

Les moments forts

Nombreux puisqu’on a tout à apprendre et que ce doc n’oublie rien : les trouvailles techniques de la cinéaste à ses débuts (utilisation des stock-shots et invention de la perche à l’aube du parlant) ; l’originalité thématique de ses films, finement analysée par les intervenants ; le témoignage ému de Francis Ford Coppola qui l’eut comme prof de cinéma et se souvient d’une rencontre marquante ; et enfin la voix de la cinéaste elle-même, captée dans les années soixante-dix, rassemblant ses souvenirs avec ironie. Une sacrée bonne femme !

Dorothy Arzner, une pionnière à Hollywood, 2023 © DR