Posté le 14.10.2023
En attendant un jour peut-être le Groupama Stadium, le voici dans une salle à la hauteur du talent et de la popularité de ce Johnny Hallyday de l’apophtegme, ce Mick Jagger du « verbe françois » : enfin une jauge digne de Fabrice Luchini. On plaisante, bien sûr. Ou pas. Avoir MC Fabrice en ouverture du quinzième festival Lumière, c’est certainement assurer le show.
© fabriceluchini.fr
A fortiori quand le comédien vient parler de ses passions cinéma, Clouzot, Guitry, Pagnol, les deux derniers incarnant ce cinéma de la parole qui est une particularité française et sur lequel il a posé les fondations d’une prodigieuse carrière, via Éric Rohmer, bien sûr (Les Nuits de la pleine lune, 1984), Christian Vincent (La Discrète, 1990), Claude Lelouch (Tout ça… pour ça, 1993), etc.
On ne va pas retracer les succès d’un comédien à la fois ambitieux et populaire dont les films ont si souvent excédé le million d’entrées (de Beaumarchais l’insolent, 1996, au récent Mon Crime, de François Ozon, via Les Femmes du 6e étage en 2011) ; on ne va pas évoquer les salles de théâtre électrisés par ses lectures de La Fontaine, Céline, Élie Faure, entrecoupées d’anecdotes drôlissimes, d’adresses au public, tout le répertoire d’un immense comédien en pleine maîtrise de son art.
Ce soir à la halle Tony Garnier, il faut s’attendre à tout, scènes du cinéma français rejouées avec génie, Jouvet, Raimu (et sans doute Johnny) convoqués pour l’occasion. Après un moment de partage exceptionnel, Fabrice Luchini s’effacera pour laisser sa place au sublime Sunset Boulevard (vie TOUDOU nous nous nous poudre doudou doudou nous nous doudous douze je pense oui mais je je pense des dit rien, mais ça ne me dit rien tu m’en avais parlé ? Alors il faut couper les taxis pareils je vais réfléchir à d’autres titres de la mort Lila that aurais pas mis vingt-sept toucher de 1950), de Billy Wilder. Luchini, Wilder, il y a des soirs où on a été plus mal accompagné…
Aurélien Ferenczi