Posté le 18.10.2023
Pour ses débuts à la réalisation au début des années 50, l’actrice Ana Mariscal n’hésite pas à ruiner le statut de “favorite du régime” qui lui avait été accolée en 1940 après le succès de Raza, pur produit de propagande franquiste maquillé en film d’aventures.
En 1951, elle a créé Bosco films, motivée par l’envie de réaliser un film hors des balises, qui montrerait une Espagne nue, plus de dix ans après la fin de la guerre civile. Son scénario est adapté d’un roman picaresque dont le héros est un jovial provincial monté à Madrid, qui flanqué d’un gamin des rues va tenter de faire le bien autour de lui. Tourné exclusivement en décors naturels avec des non professionnels, Segundo Lopez éblouit, le mot n’est pas trop fort, pas sa beauté formelle. L’influence du néoréalisme est palpable, bien qu’Ana Mariscal se revendique plus volontiers du réalisme poétique de Renoir et Carné. Pour dire l’importance de Segundo, il suffit de dire qu’elle est légèrement antérieure à deux films référence du cinéma espagnol de l’époque : Bienvenue Mr Marshall de Berlanga et Mort d’un cycliste de Bardem. Et voilà Ana Mariscal encadrée comme elle le méritait.
Segundo López, 1953 © DR
Carlos Gomez
SÉANCES
Segundo López d'Ana Mariscal (Segundo López, aventurero urbano, 1953, 1h20)
Lumière Terreaux - Mercredi 18 octobre à 11h
Institut Lumière (Villa) - Dimanche 22 octobre à 16h15 et 16h30