Posté le 18.10.2023
Des questions, Le Cabinet du docteur Caligari (1920) en a beaucoup soulevées : peut-on qualifier d’expressionniste un film au décors hallucinés (signés Walter Reimann, Walter Röhrig et Hermann Warm) mais à la mise en scène plutôt frontale ? Qui est le véritable auteur d’une œuvre dont tous les concepteurs, exilés aux États-Unis pour fuir le nazisme, cherchaient à s’attribuer la paternité ? Enfin, comme le soutint l’historien Siegfried Kracauer dans un livre célèbre, le pouvoir hypnotique de Caligari sur sa victime transformée en meurtrier annonce-t-il le pouvoir hitlérien ? Quelles que soient les réponses (oui, son réalisateur Robert Wiene et en un sens, selon l’auteur de ces lignes), cette fable horrifique n’a rien perdu de sa puissance.
Le Cabinet du docteur Caligari, 1920 © DR
Au contraire, dans la belle restauration présentée par la fondation Murnau, on est frappé par la présence physique des acteurs, le maquillage épais de Conrad Veidt comme un comédien arpentant la scène de la Schaubühne. Ils ont tourné ce film il y a plus de cent ans dans un studio berlinois, ils sont là sous nos yeux.
Aurélien Ferenczi
SÉANCE
CINÉ-CONCERT
Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (muet, Das Cabinet des Dr. Caligari, 1920, 1h17)
Auditorium de Lyon - Mercredi 18 octobre à 20h
Accompagné par l’Orchestre national de Lyon dirigé par Frank Strobel