Posté le 16.10.2023
Irène Jacob présentant Le Chemin d'Ana Mariscal
"Ana Mariscal filme un univers de jeunes garçons. Pour l’un c’est un dernier été dans la campagne. La cinéaste filme la rupture avec l’enfance et pose la question de la connaissance. Est-ce qu’on connaît plus le monde en vivant à la campagne ou en faisant des études en ville ? Elle pose aussi la question de la religion quand les sens sont sollicités partout autour de vous. Dans ce film, tout est sensations, la lumière, les cris des animaux, les surnoms des enfants comme un clin d’œil aux 400 coups de Truffaut. Il y a aussi la poésie des dialogues : « si une étoile tombe du ciel, où va-t-elle ? »"
© Jean-Luc Mège Photography
Karin Viard présentant Lulu femme nue de Solveig Anspach
“ Je suis une actrice émotionnelle et j’apprends beaucoup de moi à travers ce qu’on me propose. Ce qui peut me faire dire non en général à un film ? Que ce soit un peu convenu, que ça manque de singularité, ou d’avoir l’impression d’avoir déjà fait ça avant, ou bien de ne pas le trouver assez bien écrit, ou bien de réaliser que ce n’est pas une histoire que j’aimerais aller voir.
Je n’ai pas de rapport douloureux au jeu, je ne rentre pas à la maison avec, j’ai plutôt un rapport ludique et globalement je ne me confonds pas avec les personnages que j’incarne. En revanche, si je ne m’entends pas avec un réalisateur, ou avec un interprète, ça peut m’ôter ma capacité à la joie. Solveig Anspach a été une réalisatrice très, très particulière dans mon parcours, je l’ai aimée profondément. La première fois qu’elle est venue vers moi c’était avec Haut les coeurs !, une histoire écrite en chambre stérile qui était la sienne, celle d’une femme qui apprend à la fois qu’elle est enceinte et atteinte d’un cancer.
J’étais une fille truculente et je me suis demandé si je saurais jouer ça. C’est un film ou la vie et la mort progressent ensemble dans le même corps qui a notamment servi de témoignage dans des congrès de médecins. Dix-sept ans plus tard, elle m’a proposé Lulu femme nue, alors que la maladie l’avait ratrappée après une longue rémission. Notre relation se passait de mots, mais c’était quelque chose de très profond, elle a su filmer mon intime, elle avait comme Maïwenn un côté animal et Lulu femme nue lui ressemble.”
© Jean-Luc Mège Photography